Les troubles respiratoires du sommeil sont très fréquents et sont associés à la morbi-mortalité cardiovasculaire
Tout d’abord, il est important de noter que nous ne savons pas actuellement si ce lien est causal. Les troubles respiratoires du sommeil (ou SDB pour sleep disordered breathing) se caractérisent par des apnées / hypopnées répétées pendant le sommeil, associées à des désaturations d’oxygène intermittentes et à des perturbations du sommeil. Le traitement par pression positive des voies respiratoires (PAP) est de plus en plus utilisé (900 000 patients en France), génère des coûts de santé élevés (le traitement par PAP est remboursé et représente le poste de dépense qui progresse le plus rapidement en santé respiratoire ces 10 dernières années), a un taux de compliance faible, mais améliore la qualité de vie des patients présentant des symptômes graves. C’est un domaine important pour l’économie industrielle française avec des entreprises qui conçoivent et vendent les systèmes PAP (5 grandes entreprises), dans un domaine concurrentiel où on compte plus de 100 prestataires de soins à domicile.
Leur prévalence, en 1993, dans la population adulte des États-Unis atteignait 25% si le diagnostic reposait seulement sur un index d’hypoapnée > 5 / H (Young T et al, NEJM 1993). Ces chiffres augmentent constamment avec la prévalence croissante de l’obésité. Il n’existe pas de données contemporaines sur la population générale en France et la prévalence de l’obésité, du tabagisme et d’autres facteurs prédisposants aux SDB est très différente entre la France et les Etats-Unis (Aronson et al, PLoSOne 2014). L’accès aux procédures de diagnostic peut être problématique avec de longues listes d’attente dans les laboratoires spécialisés du sommeil, un scoring hétérogène d’un site à l’autre, ce qui introduit des difficultés dans la conduite de grands essais cliniques.
Prévalence des SDB et association avec le risque cardiovasculaire
Il est urgent d’acquérir des données épidémiologiques robustes concernant la prévalence des SDB, leur association avec les facteurs cardiovasculaires chez la population générale française et les patients atteints d’IM, ainsi que son impact médico-économique. Il est encore plus important de tester dans un essai randomisé prospectif si le traitement de SDB avec PAP améliore les résultats cardiovasculaires.